Subtil, érotique, morbide et délicat, l’art mystique et fétichiste de Takato YAMAMOTO éveille des sentiments contradictoires chez le spectateur.
Genèse et influences artistiques :
Artiste japonais né en 1960, il obtient en 1983 son diplôme de peinture à l’université de Tôkyô Zokei. Il n’a depuis eu de cesse d’affiner son style. Son art est très marqué par le dessin japonais classique et le UKIYO-E, mouvement artistique fondamental de l’esthétique nippone de l’époque Edo, qui regroupe un ensemble de d’œuvres/ d’estampes gravées sur bois ayant pour thèmes les femmes, les courtisanes (OIRAN), les scènes érotiques aussi appelées SHUNGA et les YOKAI, ces créatures fantastiques qui peuplent le bestiaire mystique japonais.
Takato YAMAMOTO produira de nombreuses oeuvres respectant les codes de ce mouvement ce qui donnera lieu à des expositions entre 1991 et 1993. Son style évoluera pour donner naissance à ce qu’il appelle la HEISEI ESTHETICISM.
La HEISEI ESTHETICISM:
L’artiste développe un univers dans lequel sa fascination pour la mythologie (japonaise et occidentale), pour l’histoire, pour la sensualité et le gore peuvent s’exprimer librement.
Son trait est fin, précis, et chaque oeuvre est mise en scène avec minutie pour raconter une histoire, un moment.
De jeunes éphèbes ou écolières à la peau diaphane contemplent avec sérénité la violence et l’horreur qui les entourent. La vie et la mort, tout comme la putréfaction et la beauté et les démons se côtoient en parfaite harmonie.
En un sens, l’oeuvre de Takato YAMAMOTO peut-être considérée comme une métaphore sur l’orgasme : la « petite mort » qui fait se fusionner Eros et Tanatos. Il a su créer un univers de fantasmes assumés dans lequel la soumission, le bondage et les sévices sont acceptés : les personnages sont dans un état de quiétude proche de la béatitude qui ne semble être atteint que lorsqu’on assume pleinement ses désirs les plus profonds.
Musée imaginaire 